La défense de Sam Bankman-Fried plaide contre la peine de 50 ans suggérée par le DOJ
La défense de Sam Bankman-Fried s'oppose à une proposition de condamnation sévère par le DOJ, soulignant les préoccupations concernant la justice et la réhabilitation dans un contexte d'accusations de fraude et de conspiration.
L’équipe juridique de Sam Bankman-Fried, l’ancien PDG de la bourse de cryptomonnaies FTX, conteste vigoureusement une recommandation de peine « médiévale » du Département de la Justice (DOJ), qu’elle considère comme une représentation erronée du caractère de Bankman-Fried et de la nature de ses crimes. Dans une réponse audacieuse à la suggestion du DOJ d’une peine de prison de 40 à 50 ans, la défense dépeint la sentence proposée comme une mesure draconienne, inadaptée au 21e siècle et aux actions de Bankman-Fried.
Le litige se concentre sur la caractérisation de Bankman-Fried par le DOJ comme un « super-vilain dépravé », lui attribuant des motifs et des actions que ses avocats jugent grandement exagérés. La lettre de la défense au juge de district Lewis Kaplan souligne que cette représentation déforme la réalité des intentions de Bankman-Fried et des résultats de ses actions. Bankman-Fried, reconnu coupable de fraude et de blanchiment d’argent en novembre dernier, est dépeint par ses représentants légaux comme quelqu’un qui a été injustement diabolisé, leurs arguments pointant vers un décalage entre la punition et le crime.
Au cœur de l’argumentation de la défense se trouve l’affirmation que les efforts de Bankman-Fried pour résoudre la faillite de FTX étaient sincères, bien que non reconnus par l’accusation. Ils se réfèrent à des documents et des ébauches de déclarations de Bankman-Fried comme preuve de sa tentative de sortir l’entreprise de sa tourmente financière. Contrairement aux assertions du DOJ, ces efforts, selon la défense, démontrent l’engagement de Bankman-Fried à rectifier la situation, remettant en question le récit selon lequel il présente un risque élevé de récidive.
De plus, la défense met en lumière la sévérité de la proposition de peine du DOJ, arguant qu’elle reflète une approche de la justice désuète et punitive. Ils proposent une peine considérablement réduite de cinq à six ans, affirmant qu’un tel terme serait plus conforme aux principes d’équité et de réhabilitation. Cette position est renforcée par des arguments indiquant qu’il n’y a pas eu de pertes réelles, puisque la procédure de faillite devrait indemniser tous les clients et prêteurs. La défense contraste également la représentation de Bankman-Fried comme avide avec ses efforts philanthropiques et son mode de vie modeste.
L’accusation a ajouté des lettres d’anciens clients de FTX à la suggestion de peine, pour montrer l’impact émotionnel de la faillite pour certains clients qui ont perdu leurs économies de toute une vie, et qui se trouvent en difficulté. Alors que la défense utilise l’argument selon lequel ils seront intégralement remboursés, cela ne tient également pas compte du fait que les clients seront remboursés sur la base des prix des cryptomonnaies de novembre 2022, bien loin de ce qu’ils sont aujourd’hui.
Les avocats de Bankman-Fried, Marc Mukasey et Torrey Young, arguent que la recommandation de peine du gouvernement ne prend pas en compte les circonstances individuelles de l’affaire de Bankman-Fried, y compris son âge, son absence d’antécédents et la nature spéculative des allégations portées contre lui. Ils affirment que le désir du gouvernement d’incapaciter Bankman-Fried au point de l’empêcher de commettre potentiellement des crimes futurs n’est pas seulement injuste, mais également inutile.
